Liesse-Notre-Dame
Les infos clés
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Code postal 02350
Gentilé Liessois
Habitants 1 281 (2019)
Densité 129 hab./km2
Altitude minimum 68 m
Altitude maximum 87 m
Superficie 9,96 km2
La commune en quelques mots...
Géographie
Liesse-Notre-Dame est un petit village du Laonnois, « pays » et petite région naturelle de l’Aisne, centré autour de la ville de Laon et délimitée par l’Oise, l’Ailette et l’Aisne. Le territoire de Liesse-Notre-Dame est délimité à l’ouest par la Buze, affluent de la Souche, affluent de la Serre (principal affluent du cours supérieur de l’Oise) en rive gauche.
Liesse-Notre-Dame est une commune rurale au sens de la grille communale de densité de l’Insee. La commune fait partie de l’aire d’attraction de Laon (106 communes), dont elle est une commune de la couronne. Elle s’inscrit dans la Communauté de Communes de la Champagne Picarde qui regroupe 46 communes et près de 21 000 habitants.
Histoire
L’histoire de Liesse est avant tout liée aux pèlerinages qui ont donné une grande renommée à la ville. Notre-Dame de Liesse continue d’être célébrée aujourd’hui encore dans le monde entier. Ce petit village possède en effet une longue histoire liée à la Vierge noire, dont la statue est visible un peu partout dans la ville. Cette statue est vénérée sous le vocable « Notre Dame de Liesse, source et cause de notre joie ». Un pèlerinage est organisé depuis le XIIe siècle.
Trois frères, natifs du diocèse de Laon, et membres de l’ordre hospitalier partent pour accueillir et soigner les pèlerins de Terre Sainte en 1110. Ils sont pris en embuscade à Ascalon vers 1134, faits prisonniers et emmenés au Caire. Le sultan d’Égypte demande aux 3 prisonniers de renier leur foi chrétienne mais ils refusent.
Il leur envoie sa fille, la princesse Ismérie, pour les convertir et leur laisser la vie si elle y parvient. Celle-ci, curieuse, les interroge sur leur foi et leur demande s’ils ont une image de la vierge Marie dont ils disent que « la vue de sa belle figure donne au cœur une si grande liesse qu’il est impossible de le dire ». L’aîné lui promet d’en sculpter une image. Le soir venu, ils prient avec une grande ferveur et demandent l’aide du Seigneur et de sa mère. A leur réveil, ils découvrent une statue. Ils décident de l’appeler Notre Dame de Liesse « car elle donne et donnera toujours liesse et joie au cœur ».
Ismérie est bouleversée à sa vue. La nuit, la Vierge lui dit en songe qu’elle libérera les prisonniers et deviendra chrétienne. Ismérie libère alors les prisonniers et s’enfuit avec eux, chargée de la statue. Après une longue marche, fatigués, ils s’endorment près du Nil. Ils se réveillent alors miraculeusement au bord d’une fontaine, en leur seigneurie, près du bourg de Lience, devenu aujourd’hui Liesse. La statue fait de nombreux miracles. Une chapelle est édifiée à l’endroit où elle était devenue très pesante (certainement l’emplacement de la basilique). Ismérie reçoit le baptême des mains de l’évêque de Laon et prend le nom de Marie. La renommée de la Vierge liessoise grandit par ses miracles. Notre-Dame de Lience deviendra bien vite Notre Dame de Liesse et les pèlerins viennent la vénérer comme celle qui est « cause de notre joie ».
L’histoire s’appuie sur des fondements historiques. Les trois frères furent bien des chevaliers hospitaliers et emprisonnés. L’aîné s’appelait Jehan, Seigneur d’Eppes, les deux autres Hector, Seigneur de Marchais, et Henri. En 1134, Ismérie était la fille du sultan Al Hazan. Le récit rapporte deux événements miraculeux : la statue apportée par des anges et le voyage des prisonniers et d’Ismérie du Caire à Liesse.
D’après les documents anciens, le premier sanctuaire de Liesse aurait été construit par le pieux Barthélemy de Vir, avec les pierres qui n’avaient pas trouvé d’emploi dans la cathédrale de Laon, bâtie sur la colline avoisinante. Cet évêque bénit l’emplacement de la chapelle et donna aux bâtisseurs « une somme d’argent considérable ». Le sanctuaire terminé, lui-même le consacra et l’inaugura avec une solennité extraordinaire. On peut dire qu’il fraya ce jour-là le chemin aux saints, aux rois, aux peuples qui jusqu’à nos jours devaient s’agenouiller aux pieds de Notre-Dame de Liesse. La construction du sanctuaire sur le terrain de la paroisse de Marchais, dut avoir lieu quelques années après le miracle. La Vierge se chargea d’attirer vers elle par ses bienfaits.
Louis VII vint à Liesse lorsqu’il recruta les croisés, au début même du pèlerinage. Selon les historiens, ce fut surtout au XVe siècle que commencèrent les pèlerinages royaux. Charles VI y vint en 1414. Puis Charles VII plus tard vint supplier la Vierge de sauver le Royaume, livré presque entièrement à l’Anglais envahisseur. Louis XI vint à Liesse quatre fois, en 1461, 1469, 1471 et 1475. Il y fonda une messe perpétuelle chaque samedi. Parmi les nombreux pèlerins célèbrent, on peut égaiement citer François 1er (1527, 1538 et 1546), Henri II et son épouse Catherine de Médicis (1534), Eléonore d’Autriche, reine et épouse de François 1er, François II & Charles IX (1538), Henri III (1582), Louise de Lorraine, épouse de Henri III (1583), Marie de Médicis, Reine, épouse de Henri IV (1602, 1603), Louis XIII (1618 et 1619), Anne d’Autriche, Reine, épouse de Louis XIII (1618, 1620 et 1632), Henriette de France Reine d’Angleterre Gaston, duc d’Orléans (1632), Louis XIV (1652, 1654, 1673 et 1680), Marie-Thérèse, Reine, épouse de Louis XIV (1667, 1673, 1678 et 1680), Le Duc d’Anjou (1654), Louis XV, avec son épouse, Marie Lecsinska, et le Dauphin Louis, Marie-Antoinette, Reine, épouse de Louis XVI (1744), la Duchesse de Berry, épouse du second fils de Charles X (1821), la Duchesse d’Angoulême (1826) ou encore la Duchesse de Guise (1934).
Patrimoine
La basilique Notre-Dame de Liesse, de style gothique flamboyant, fut, jusqu’au XIXe siècle, l’un des principaux sanctuaires mariaux de France. L’église fut construite en 1134 par les Chevaliers d’Eppes. Le chœur date du XIIIe siècle, le transept et la nef du XIVe siècle (1384) furent agrandie en 1480. On venait en pèlerinage y honorer la Vierge noire, statue faisant référence à la Soudanaise Ismérie, fille du sultan du Caire El-Afdhal, qui après avoir sauvé la vie à des chevaliers français au temps des Croisades, se convertit au christianisme et épousa Robert d’Eppes, fils de Guillaume II de France.
Au Moyen Âge, la basilique Notre-Dame de Liesse était un sanctuaire à répit. On invoquait Notre-Dame de Liesse pour la guérison de maladies incurables, la paralysie, la sauvegarde des villes de la peste, l’exorcisme, la délivrance de prisonniers, la protection contre les naufrages, les revers de fortune… On y rendait grâce pour une guérison, un sauvetage (naufrage, incendie…). Elle fit l’objet de pèlerinages nombreux jusqu’au XIXe siècle, sa notoriété était grande dans tout le Bassin parisien et même au-delà. À partir du XVe siècle, Notre-Dame de Liesse fut considérée comme l’une des patronnes de la dynastie capétienne. La basilique connut de fréquents pèlerinages royaux. Elle était invoquée par les couples princiers peinant à avoir un enfant.
La statue de Notre-Dame de Liesse, une Vierge noire du XIVe siècle, ayant été brûlée lors de la Révolution française, ses restes furent apportées au Québec en 1877. Elle repose désormais (en partie) dans l’Église du Gesù à Montréal. La statue de Notre-Dame de Liesse actuelle a été refaite au XIXe siècle. La façade occidentale a été restaurée en 1920.
Liesse Notre-Dame a une place au nom de Jeanne d’Arc, place qui présente une statue de la Sainte. A quelques kilomètres seulement au pied du Chemin des Dames, les Allemands s’installèrent à Liesse et au château de Marchais dès le mois de novembre 1914 et ce, jusqu’en octobre 1918. Les circonstances et les dures conditions de vie sous l’occupation militaire feront ressentir encore plus fortement ce besoin de reconquête nationale cité précédemment. En 1917, lorsque les habitants de Liesse furent menacés d’être évacués, ils firent le vœu d’ériger un monument à cette guerrière libératrice que l’Eglise venait tout juste de béatifier en 1909. Presque toutes les familles de Liesse signèrent cet engagement et l’autorité municipale de l’époque le ratifia et l’approuva pleinement (sans, toutefois, oser l’écrire dans le registre des délibérations qui était contrôlé par les Allemands).
Aussi, lorsque, le 16 octobre 1918, le 48e Bataillon de Chasseurs à Pieds libéra la ville, exauçant ainsi les vœux des paroissiens, le projet prit-il corps sous la forme d’une souscription publique. Le curé de Liesse, P. de Parvillez entreprit toutes les démarches nécessaires à la matérialisation de ce projet. La statue installée sur son grand socle fut inaugurée le 8 mai 1921. Mais, entre-temps, Jeanne avait été canonisée, en 1920, aussi ce socle portera-t-il la mention « Sainte Jeanne d’Arc ». Le curé demanda par la suite à la Municipalité l’autorisation de « transformer la place Auguste Lecygne » en une sorte de petit square avec la plantation de quelques arbres et la pose de quelques bancs qui seront très appréciés par les pèlerins.
En novembre 1918, lorsque le 48° BCP fut revenu en repos à Liesse, la population lui manifesta sa reconnaissance pour avoir libéré la ville et promit d’ériger une plaque commémorative à la mémoire du bataillon. Cette promesse a été dûment enregistrée dans le « Journal de Marche Officiel du Bataillon ». Au moment de l’érection de la statue, en 1921, on profita de la place disponible sur le socle pour y faire figurer cette trace du passage du 48° B.C.P. et sa participation à la libération de Liesse.
Les numéros utiles
Mairie
03 23 22 00 90
Bibliothèque Municipale
03 23 79 94 73
Centre Aquatique Rêvéo (Sissonne)
03 23 80 06 29
Communauté de Communes de la Champagne Picarde (Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt)
03 23 22 36 80
Préfecture de l’Aisne (Laon)
0 821 80 30 02
Conseil Général de l’Aisne (Laon)
03 23 24 60 60
Conseil Régional des Hauts-de-France (Lille)
03 28 82 82 82
Office de Tourisme du Pays de Laon (Laon)
03 23 20 28 62
Evasion Aisne – Comité Départemental du Tourisme de L’Aisne (Laon)
03 23 27 76 76
Comité Régional de Tourisme des Hauts-de-France (Lille)
03 20 14 57 57