Veynes

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Hautes-Alpes
Code postal 05400

Gentilé Veynois
Habitants 3 238 (2021)
Densité 76 hab./km2

Altitude minimum 500 m
Altitude maximum 1 815 m
Superficie 42,60 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Veynes (Vèina en occitan vivaro-alpin) est une petite commune située sur la moyenne vallée du Petit Buëch, qui sépare le Dévoluy des massifs de Céüze, Aujour et Saint-Genis qui le prolongent au sud. Cette vallée forme un passage d’orientation nord-est – sud-ouest entre le bassin de Gap et la vallée du Buëch, et au-delà la vallée du Rhône par le col de Cabre ou la vallée de l’Eygues.

La vallée, en pente légère est propice aux cultures, mais menacée par les crues du Petit Buëch et de ses affluents (Béoux, Drouzet, Glaisette), tous de régime torrentiel. La ville s’est installée sur la rive droite du Petit Buëch le long de la Glaisette, à l’abri de la montagne des Eygaux qui la protège des vents d’ouest. Les espaces cultivables sont nombreux, dans la vallée et dans les vallons adjacents (Saint-Marcellin, Glaise, Châteauvieux, le Béoux). La montagne, au nord, est couverte de forêts exploitées.

Histoire

Du fait de sa situation géographique, Veynes a toujours été un lieu de passage. Une mutatio (halte), Dauianum, est citée en 333 dans le manuscrit anonyme appelé Pèlerinage de Bordeaux à Jérusalem, après la mansio de Mons Seleucus (la Bâtie Monsaléon), étape sur la voie romaine qui, se séparant à Vapincum (Gap) de la grande voie domitienne, se scindait elle-même peu à l’ouest, pour joindre d’une part Die et Valence et d’autre part Vaison et Orange. Un « chemin romain » est toujours visible au-dessus de l’entrée est de Veynes, mais il a été plusieurs fois remanié (dont au XIXe siècle). Il occupe toutefois probablement le tracé de la voie qu’emprunta Jules César se rendant en Gaule.

La première implantation du bourg, dans les années du Haut Moyen Âge, se fait sans doute autour du prieuré de Saint-Sauveur, attenant à l’église paroissiale. Le quartier du Reclus (aujourd’hui le sommet du Bourg) garde la trace de ce premier emplacement sans doute fermé, aujourd’hui intégré dans la ville. Comme dans toute la Provence, les habitants s’installent ensuite sur des hauteurs. Le quartier de La Villette est clos de remparts, ouverts à l’est par la Porte Aiguivarière, à l’ouest par la Porte Neuve. Le château delphinal domine le village : les coseigneurs de Veynes ont en effet donné la seigneurie majeure au Dauphin de Viennois. Veynes est terre allodiale, dépendant directement du Dauphin qui cède au gré de ses caprices et de ses dettes la seigneurie majeure de Veynes à ses créanciers, dont la Maison de Poitiers-Valentinois. Le 17 novembre 1296, les Veynois obtiennent des coseigneurs une charte communale qui fixe leurs droits et obligations : libre accès à l’eau, gratuité des ventes de grain en sont deux acquis majeurs. Mais les Veynois n’exigent pas de libertés communales.

Au XIVe siècle, une communauté de Lombards se fixe dans le bourg et y ouvre un atelier de frappe des monnaies delphinales. Une communauté de juifs s’y installe également. La bibliothèque municipale de Grenoble possède un manuscrit de 1345, contrat de fiançailles de Hanour et Rose de Veynes, un des très rares contrats de ce genre en Europe. La peste de 1345 provoque un mouvement de haine antisémite et la communauté juive est exterminée à Serres. Au XVe siècle, les guerres d’Italie amènent des passages de troupes ruineux pour la population. Au XVIe siècle, le paysage urbain est modifié en profondeur. Les deux bourgs séparés par Gleizette, le Bourg Neuf à l’est et La Villette (fortifiée) à l’ouest, se rejoignent. Une rue est ouverte sous le rempart : la rue Sous le Barry. C’est aujourd’hui la rue Jean-Jaurès, axe principal de circulation dans la vieille ville. La révocation de l’édit de Nantes (1685) entraîne l’émigration et l’exil d’une partie importante des huguenots, qui se fixent à Genève, en Suisse, en Brandebourg, à Berlin et en Hollande, y apportant leur savoir-faire et vidant Veynes d’une population active. La guerre contre la Savoie (1692) cause un autre désastre : un incendie détruit en partie le bourg. Le château de La Villette est à demi-détruit. Pendant le XVIIIe siècle, la ville a peine à remonter son économie.

Ville de passage, donc ville commerçante, Veynes a somnolé jusqu’au XIXe siècle avec une économie fondée sur un artisanat de la laine et du cuir (mégisserie), une agriculture aux débouchés locaux et régionaux.

Un enfant du village, Adrien Ruelle, directeur de la construction au P.L.M. choisit à la fin du siècle Veynes comme lieu de croisement des voies de Marseille, Livron, Grenoble et Briançon. La première voie, Marseille-Veynes, fut achevée en 1875. La construction d’un dépôt de réparation compléta les installations de la gare et Veynes devint une cité du rail jusqu’à l’abandon de la vapeur. 700 familles de cheminots vivaient à Veynes dans les grandes années du rail. Les trains servirent en outre à exporter les produits locaux, dont les pommes et poires (particulièrement la poire Curé, envoyée jusqu’en Afrique du Nord, ou aida aussi à la transhumance ovine.

En 1976, la commune de Veynes, sous l’impulsion de son Maire adjoint Madeleine Roux, choisit comme nouveau mode de développement l’énergie solaire. Laboratoire d’idée et de créations, Veynes devint alors la ville la plus solarisée de France. Au même moment, une association, l’Association d’étude de l’énergie solaire, organisait des Fêtes solaires où se croisaient ingénieurs, inventeurs, mais aussi troupes de théâtre et musiciens. Le changement d’élus à la mairie en 1983 amena un arrêt immédiat de l’expérience et le démantèlement des équipements publics. Veynes aujourd’hui se contente d’une économie fondée sur de petites entreprises, une timide ouverture au tourisme et une agriculture traditionnelle, dont la fabrication d’eau-de-vie de poire reste le fleuron.

Patrimoine

On compte parmi les principaux monuments de la ville L’hôtel de ville (château de La Villette, XVe siècle), la porte de ville et la tour, mais aussi la place Adrien-Ruelle et sa fontaine (1687), la gare (ancien centre de l’étoile ferroviaire de Veynes), La Maison des Communes (hôtel particulier du XVIIIe devenu école puis transformé en immeuble pour les employés du chemin de fer par Adrien Ruelle fils, elle abrite aujourd’hui la communauté de communes des Deux Buëch) et le lavoir (à l’entrée est du village).

L’église Saint-Sauveur est citée au XIe siècle. Elle est de style roman. Elle a été détruite lors des guerres de Religion, sauf le clocher, qui fut refait en 1884. L’ensemble a été rénové en 1962. Jusqu’en 1789, le cimetière jouxtait l’église avant d’être déplacé à son emplacement actuel. Un cimetière protestant jouxtait le cimetière catholique. Sur la porte du clocher, des graffiti (datés de 1885) portent les noms de militants anticléricaux (Roux, Aubert). Les deux cloches, Sauveterre et Durbon sont antérieures à la Révolution.

Le « chemin romain », tronçon de la « Voie des Alpes », embranchement de la Voie Domitienne vers la vallée du Rhône par la vallée de la Drôme, longe le village au nord-est. Il a servi de route vers Gap jusqu’à l’ouverture par Trudaine d’une route dans la plaine, au milieu du XVIIIe siècle.

Les numéros utiles

Mairie
04 92 58 10 22

Médiathèque Municipale
04 92 58 15 27

Piscine Municipale
04 92 57 16 46

Communauté de Communes Buëch-Dévoluy
04 92 58 19 71

Préfecture des Hautes-Alpes (Gap)
04 92 40 48 00

Conseil Général des Hautes-Alpes (Gap)
04 92 40 38 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de Tourisme Les sources du Buëc
04 92 57 27 43

Comité Départemental du Tourisme (Gap)
04 92 53 62 00