Sainte-Tulle

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Code postal 04220

Gentilé Tullésains
Habitants 3 489 (2021)
Densité 204 hab./km2

Altitude minimum 289 m
Altitude maximum 521 m
Superficie 17,07 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Sainte-Tulle est située à 300 m d’altitude à l’extrême sud du département, avant Corbières et la limite entre les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, sur l’ancienne RN96 (actuelle RD4096), qui relie Château-Arnoux-Saint-Auban à Aubagne. Les communes limitrophes de Sainte-Tulle sont Manosque, Pierrevert, Gréoux-les-Bains, Corbières-en-Provence. Sainte-Tulle est à 8 kilomètres de la bretelle autoroutière de Manosque (sortie 18) située sur l’autoroute A51 qui assure une communication rapide vers le sud en direction d’Aix-en-Provence et de Marseille et vers le nord en direction de Gap et de Sisteron. Les accès secondaires sont assurés par la RD105 au nord, qui rejoint à Pierrevert.

La gare SNCF la plus proche est celle de Manosque – Gréoux-les-Bains situé à cinq kilomètres de Sainte-Tulle, desservie par les TER de la ligne Lyon-Perrache – Marseille-Saint-Charles (via Grenoble). La gare TGV la plus proche de Sainte-Tulle est celle d’Aix-en-Provence TGV.

Au 1er janvier 2024, Sainte-Tulle est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l’Insee en 2022. Elle appartient à l’unité urbaine de Manosque, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue. Par ailleurs la commune fait partie de l’aire d’attraction de Manosque, dont elle est une commune de la couronne.

Histoire

Située au bord de la Durance, lieu propice à la vie, la commune de Sainte-Tulle possède de nombreux vestiges qui attestent une présence humaine sur le site à l’époque préhistorique puis à la période gallo-romaine. Le nom romain du village serait Bormonicum. A la fin de l’empire, apparait celui de Tétéa. Enfin, le culte porté à la sainte Tullia, sœur de Consorce et fille d’Eucher et de Galla, donnera au VIe siècle Sainte-Tulle.

Dès le XIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possède un prieuré et l’église paroissiale. Le fief est successivement détenu par les Villemus (XIIIe-XVe), puis par les Glandèves (XVIe), les Oraison (XVIe) et enfin par les Valbelle jusqu’à la révolution.

Le village est ravagé par la peste noire de 1348, puis par le passage répété de pillards. Il est repeuplé au XVe par Jean de Villemus qui y fait venir des Piémontais et des Savoyards. Pendant les guerres de religion, la bataille de Sainte-Tulle d’avril 1590 est particulièrement meurtrière avec plus de 500 victimes.

En 1609, les sources de Combe Loubière sont captées et leurs eaux acheminées au village jusqu’à la fontaine plus-haute par une canalisation de 2 kilomètres. En 1670, le grand chemin royal, venant de Marseille via Aix et allant vers le Dauphiné, est dévié par le village. En 1671, un grand logis (hôtel- restaurant) est construit.

L’épidémie de peste de 1720 partie de Marseille emporte en quelques semaines 426 tullésaines et tullésains (sur une population de 810 habitants). Le village s’en trouve isolé pendant plusieurs années et ses habitants y vivent en autarcie. Le 26 août 1743, une crue soudaine emporte le pont à deux arches sur le ruisseau Chaffère. A partir de 1750, le village renait grâce à la culture du mûrier, de l’olivier, de la vigne et du chanvre.

Durant la Révolution, en 1792, les terres communales des iscles de la Durance sont distribuées à tous les habitants et le dimanche 3 septembre de la même année le château seigneurial est incendié. Une société patriotique, affiliée au club des jacobins de Paris, est créée courant 1791. Durant trois années, la commune change de nom et porte celui de Tulle-les-Durance.

En 1851, la ville s’insurge contre le coup d’Etat de Napoléon III. 44 personnes sont passées en jugement et 17 d’entre elles condamnées à la déportation en Algérie. Au XIXe, Sainte-Tulle joue un rôle prééminent dans le secteur de la sériculture : réalisation d’une magnanerie expérimentale, conduite sous la direction d’Eugène Robert de recherches scientifiques sur les maladies des vers à soie.

La construction d’une centrale de production électrique thermique en 1919, puis d’une centrale hydroélectrique en 1922 remplacée par une plus moderne en 1965, l’ouverture de l’Ecole des métiers EDF en 1958, ainsi que la mise en place du poste de commandes des barrages du Verdon et de la Durance en 1981, sont des dates importantes pour la vie du village. L’excellence de sa politique en matière d’équipements tels que théâtre, écoles, mairie, installations sportives et touristiques lui vaut le prix du village moderne en 1931.

Patrimoine

L’église Notre-Dame de Beauvoir a été construite en 1587, sur le modèle de l’église des Carmes à Manosque, à l’emplacement de l’ancienne église qui s’était effondrée par suite des guerres de religion. Au-dessus de la porte, un grand clocher-arcade supporte trois cloches, dont une est datée de 1603 et classée monument historique au titre objet. Sa nef de quatre travées voûtées d’arêtes, débouchant dans une abside semi-circulaire, placée sous un arc ogival. Elle a des parties du XIVe et du XVIIIe siècle. Cette église est placée sous le vocable de Notre-Dame et de saint Blaise.

La commune possède un antiphonaire-graduel. Ce recueil de chants religieux, classé Monument Historique le 4 avril 1907, est orné d’abondantes miniatures polychromes et de lettres dorées à l’or fin. Il fut offert en 1704 par l’Abbé Brémond, commendataire de la paroisse pour le compte de l’Abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Ce manuscrit de 200 pages en vélin, mesure 1 m de large pour 70 cm de hauteur et pèse 15 kg.

Situé au sud-est de la commune proche du ruisseau Chaffère, La crypte-chapelle Sainte-Tulle est un des rares exemples de crypte rurale connue en Provence. L’édifice est doté d’une crypte semi-rupestre constituée de trois salles voutées en plein cintre. Sa construction est datée de la fin du XIe ou du début du XIIe. Des recherches documentaires et archéologiques, ainsi que des campagnes de fouille, débutées en 2005, ont permis de conclure à son inscription, le 23 février 2011, sur l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pillé et incendié le dimanche 3 septembre 1792 alors qu’il appartenait au Sieur Jean-François Dalmas, dernier seigneur de Sainte-Tulle, le château du village a progressivement disparu. Seules quelques portions de ses remparts indiquent son emplacement dans le quartier Trécastels.

Construite au XVIe siècle, la tour de l’horloge, d’une hauteur de 13,5 m et d’une base de 4 m, possède un puits central de 12 m de profondeur. Un petit escalier intérieur en colimaçon permet l’accès au mécanisme et à la cloche. Le dernier mécanisme mécanique a été installé en 1892. Il fut déposé en 1990, puis exposé dans le hall d’entrée du théâtre Henri Fluchère. Depuis, une horloge électronique marque les heures.

Les nombreuses sources situées à proximité et dans le village ont facilité la vie des tullésains depuis les temps les plus reculés. En 1609, le maître-maçon Lardeyret est chargé de construire les canalisations et bassins nécessaires à la vie des villageois, permettant notamment l’approvisionnement des fontaines de l’époque, dont celle appelée à devenir la Fontaine Ronde. Au XVIIe siècle, l’extension du village nécessite la construction de nouveaux équipements dont la Fontaine Basse et un pont sur le Chaffère. Dès 1858, la construction de plusieurs lavoirs est proposée par la Municipalité, elle obtient l’accord du Préfet en 1863. En 1864, les lavoirs de la Fontaine Basse prennent l’aspect que nous leur connaissons aujourd’hui.

Plusieurs vestiges de la centrale de production électrique thermique construite en 1919 et de la centrale hydroélectrique qui la remplaça en 1922 sont toujours visibles sur le site de la centrale moderne construite en 1965. En revanche, les tours restées gravées dans la mémoire collective des tullésains ont disparu.

Les numéros utiles

Mairie
04 92 78 20 06

Médiathèque La Passerelle
04 92 78 39 38

Durance-Luberon-Verdon Agglomération (Manosque)
04 92 70 34 00

Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence (Digne-les-Bains)
04 92 36 72 00

Conseil Général des-Alpes-de Haute-Provence (Digne-les-Bains)
04 92 30 04 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de Tourisme de Manosque
04 92 72 16 00