Manosque

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Code postal 04100

Gentilé Manosquin
Habitants 22 926 (2021)
Densité 404 hab./km2

Altitude minimum 279 m
Altitude maximum 730 m
Superficie 56,73 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Ville la plus peuplée des Alpes-de-Haute-Provence, Manosque est bâtie sur un contrefort des collines du Luberon oriental, dont certaines dépassent 700 mètres d’altitude, au-dessus de la plaine alluviale de la Durance. Manosque est arrosée par la Durance, et plusieurs de ses affluents (la ravine de Drouille, la ravine de Valveranne, le ruisseau de Ridau, la ravine de l’Ausselet, la ravine de Couquières et la ravine de la Tuilière). Le centre-ville est dominé par le Mont d’Or au nord-est et par la colline de Toutes-Aures au sud-ouest. Plusieurs axes de communication majeurs passent à proximité : l’autoroute A51, la route départementale 4096 (ancienne nationale 96), la ligne de chemin de fer de Lyon-Perrache à Marseille-Saint-Charles (via Grenoble).

La ville se situe à environ 20 km de Forcalquier et d’Oraison, et à environ 55 km de Digne-les-Bains et de Sisteron. Les grandes villes les plus proches sont Avignon (à l’ouest), Aix-en-Provence et Marseille (au sud). Le centre-ville est à environ 380 mètres d’altitude, la gare SNCF et la zone d’activités attenante à environ 330 mètres. On peut accéder à la ville par Sainte-Tulle (au sud) et Volx (au nord-est) par la route départementale 4096, Pierrevert (au sud-ouest), par la route départementale 6, Montfuron (au sud-ouest) par la route départementale 907, Dauphin (au nord) par la route départementale 5 et Valensole (au sud-est) par la route départementale 907.

Le territoire se situe au nord-ouest de la faille de la Durance, au sein du plateau de Manosque-Forcalquier. La commune fait partie du périmètre de la réserve naturelle géologique du Luberon, en raison de la proximité de sites fossilifères exceptionnels.

Histoire

En dehors des légendes, on sait peu de choses sur la ville avant l’époque romaine. Sous l’Empire romain, la ville est un marché régional. Parmi les découvertes archéologiques, le site des Passaïres (atelier de potier fabricant des amphores vinaires) permet d’établir que la zone de Manosque était, grâce à la proximité de la voie Domitienne, fortement intégrée à l’Empire romain et fortement pénétrée de ses modes de vie. Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Godomar III, la régente ostrogothe Amalasonte lui rend ce territoire.

Au tournant de l’An Mil, les comtes de Provence résident fréquemment à Manosque, grossièrement entre 972 et les années 1020. Il existait plusieurs agglomérations portant des noms différents : Manosque, villa, dans la plaine ; Castrum Bosonem, « Château-Boson », en hauteur, probablement sur le mont d’Or. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1248. Les droits seigneuriaux sont partagés entre l’abbaye Saint-Victor de Marseille et les comtes de Provence ou les comtes de Forcalquier, selon les époques. Le consulat qui permettait aux bourgeois de se gouverner est créé avant 1207. Manosque est le siège d’un bailliage des comtes de Provence en 1466. L’arrivée de la peste noire, au printemps 1348, provoque des émeutes antijuives. Le comte de Provence ordonne la restitution des biens pillés le 25 mai.

Le retour de l’insécurité au XIVe siècle, avec la menace des grandes compagnies, conduit la ville à renforcer ses portes. Manosque est pourvue entre 1366 et 1383 d’une nouvelle enceinte de 1 125 m de long qui jouxte de près la première enceinte, à l’est, mais englobe les faubourgs à l’ouest. C’est à cette époque que la porte Saunerie et la porte Soubeyran prennent leur forme actuelle. De plus, les faubourgs situés hors des murailles sont abandonnés (comme le faubourg de la Saunerie), parce qu’ils ne sont pas protégés et parce qu’ils gênent la défense. Ce renforcement des défenses a lieu dans un contexte de renforcement général des efforts militaires à l’échelle provençale : en 1354, les États de Provence imposent à tous les hommes de quatorze à soixante ans de porter les armes.

Les inégalités sociales au sein de la ville sont assez peu marquées, les nobles n’ont pas les moyens de vivre en chevaliers, avec cheval et suite ; les juifs participent à la défense. En 1382, la cité achète sa première bombarde au moment où s’ouvre la crise de succession de la reine Jeanne Ire. Manosque est l’une des rares villes, avec Marseille et Arles, à se rallier dès 1382 à Louis Ier d’Anjou, le commandeur hospitalier Jean Sévin adoptant le même part. Ce ralliement précoce leur est profitable : en novembre 1383, l’impôt de cavalcade est réduit, et Jean Sévin prête hommage en 1385 pour la commanderie et la communauté. Les premières traces d’exploitation du lignite datent de 1441.

L »ordre de Saint-Jean de Jérusalem est implanté à Manosque depuis le début du XIIe siècle. Un bailli est installé dans la ville par les Hospitaliers. À la mort du dernier comte de Forcalquier en 1209, Guillaume IV de Forcalquier, les Hospitaliers, ont la seigneurie sur la ville sans rivalité, jusqu’en 1790. Au cours des siècles qui suivent, les Hospitaliers possèdent deux fortifications dans Manosque : un palais dans le bourg, et une autre sur la partie nord de l’enceinte. À la Révolution, le château de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, déclaré bien national, est vendu aux enchères, puis démoli, créant une vaste place en ville, la place du Terreau.

En 1509, un tremblement de terre secoue la ville. En 1521, la peste sévit en Basse-Provence et pousse le Parlement d’Aix à s’installer à Manosque, avant de se replier encore plus à l’intérieur des terres, à Sisteron. La Réforme protestante connaît un certain succès à Manosque, et une partie des habitants se convertit. Malgré les guerres de religion, une communauté protestante se maintient au XVIIe siècle autour de son temple, grâce à l’édit de Nantes (1598). Entretemps, les guerres de religion n’épargnent pas la ville : en 1561, Notre-Dame-de-la-Consolation et la chapelle de Toutes-Aures sont saccagées (statues brisées, tableaux déchirés, etc.). Les huguenots de Manosque sont autorisés à bâtir un temple, mais à l’écart de la ville. En 1592, le marquis d’Oraison profite de la mort du capitaine Baratte, gouverneur de la ville, pour s’en emparer. La révocation de l’édit de Nantes, ou édit de Fontainebleau (1688), est fatal à la communauté protestante de la ville, qui disparaît, ses membres émigrant ou étant convertis de force.

Une foire s’y tenait au XVIIIe siècle et un bureau de la poste royale installé à la fin de l’Ancien Régime attestent du rayonnement du bourg. À cette époque, la vieille ville s’agrandit vers l’est pour prendre ses dimensions actuelles. En raison de sa situation de lieu de passage, la ville est fortement touchée par les différentes épidémies qui ravagent la Provence, la peste en 1720 et le choléra en 1834. Cette dernière épidémie est évoquée par Jean Giono qui place à Manosque une partie de l’action de son roman Le Hussard sur le toit.

La coopérative oléicole est fondée en 1928. Les mines de Gaude, qui employaient 350 ouvriers, ferment en 1965. Grosse bourgade au début du XXe siècle limitée à la vieille ville et ses faubourgs, la ville s’agrandit considérablement des années 1950 aux années 1970, quadruplant sa population en trente ans.

Patrimoine

La vieille ville, caractérisée par un plan en forme de poire, est entourée de boulevards qui ont remplacé les anciens remparts dont il ne reste que quelques vestiges, comme les portes Saunerie et Soubeyran, d’où une séparation très nette avec le reste de la ville. Avec de hautes maisons bordant des rues étroites, la vieille ville est restée typiquement provençale. La construction et l’urbanisme obéissent à des règles strictes, et la circulation des voitures y est restreinte.

La vieille ville possède deux églises catholiques. Notre-Dame de Romigier, située au 10 place de l’Hôtel de ville, est une église romane classée Monument historique. Elle a été restaurée au XVIIIe siècle. L’église abrite une statue de la Vierge noire (la plus vieille de France, selon Serge Panarotto), et accueille sur sa façade une Vierge en marbre de Carrare sculptée par Pierre Puget. Dans une chapelle, à l’extrémité du bas-côté gauche, se trouvent un autel formé d’un sarcophage en marbre du IVe siècle et une statue en bois du XIIe siècle : Notre-Dame de Romigier. L’autel est un sarcophage du Ve siècle. Elle contient aussi la croix de Manosque. Saint-Sauveur, place Saint-Sauveur, est une église de style romano-gothique (XIIe et XIIIe siècles), classée monument historique. Son campanile s’est écroulé lors du séisme de 1708. La ville compte divers autres monuments religieux catholiques : le couvent des Observantins (XVe et XVIe siècles), inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et transformée en logements ; le couvent de la Présentation, classé monument historique ; et la chapelle Saint-Pancrace, qui domine la ville sur la colline de Toutes Aures.

Quatre portes défendaient les entrées de la ville autrefois. La porte de la Saunerie, terminée en 1382, de style roman, est classée monument historique. C’est la porte sud du centre ancien. On pense que son nom provient de sa situation à proximité de la rue Saunerie, où le sel était acheminé — et où les cochons étaient saignés, selon les historiens. En effet, Saunerie vient du provençal saunarié qui signifie abattoir. Le quartier des abattoirs, souvent proche de celui des tanneurs, se trouvait à la périphérie des villes médiévales, du fait de l’odeur qui y régnait. Le corps central de la porte Saunerie est défendu par deux assommoirs. Les deux tourelles latérales sont couronnées de mâchicoulis. La porte du Soubeyran est construite au XIVe siècle, sauf le campanile qui a été ajouté en 1830. C’est la porte nord du centre ancien. Cette porte, restaurée, est décorée d’une balustrade de pierre. Elle est inscrite monument historique. Lla porte Guillempierre, dont la décision de destruction est intervenue le 8 février 1835, a été reconstruite en 1986. C’est la porte ouest du centre ancien. Enfin, la porte d’Aubette, détruite et non reconstruite, était la porte est du centre ancien. De l’ancien château du Mont-d’Or, il reste une tour du XIIe siècle ruinée, inscrite aux monuments historiques.

Un premier pont suspendu est construit en 1838–1843, mais il est emporté par la crue millénale de novembre 1843 quelques jours avant son inauguration. Sa reconstruction est achevée en 1847. Il est restauré une première fois en 1891. Financé par le trésor royal et garanti par le péage (payé jusqu’en 1882), il mesure 200 m de long et 5 m de large. Il est remplacé par un nouveau pont en 1939, en service pendant 80 ans, portant une travée de 205 m, pour une largeur de 6 m, avec deux trottoirs. Il a été endommagé par des bombardements en 1944 ; certains câbles ont été changés en 1956, d’autres en 1989. Un nouvel ouvrage a été mis en service en août 2019, remplaçant l’ancien en raison de sa vétusté. Il se trouve quelques mètres en amont de ce dernier, dont seule la pile de rive droite a été conservée et transformée en belvédère.

Le cimetière juif médiéval est découvert fortuitement en 2020 lors d’un terrassement pour la construction d’une maison individuelle, à plus d’un kilomètre du bourg et à 400 mètres d’un castrum médiéval, sur le versant méridional de la colline de Toutes-Aures. Y furent retrouvées 201 sépultures sur une parcelle de 773 mètres carrés concernés, mais s’étendant beaucoup plus loin. Les analyses radiocarbones donnent la majorité des sépultures mises à jour du XIIIe siècle, les plus anciennes remontant à la fin du XIIe siècle.

La maison de Jean Giono, située dans le quartier « Lou Paraïs », est la demeure où vécut l’écrivain de 1930 à sa mort en 1970 et où il créa la plus grande partie de son œuvre. Elle est ouverte gratuitement à la visite sur rendez-vous exclusivement. Elle est inscrite aux monuments historiques.

Les numéros utiles

Mairie
04 92 70 34 00

Maisons d’Animation et de Proximité (MAP) Centre Ville
04 92 70 35 44

MAP Saint Lazare
04 92 87 28 45

MAP Serrets
04 92 72 48 67

MAP Aliziers
04 92 87 20 43

MAP Ponches
04 92 87 20 43

Médiathèque d’Herbès – Manosque
04 92 74 10 54

Centre Aquatique L’O-Vive
04 43 86 04 87

Durance Luberon Verdon Agglomération
04 92 70 34 00

Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence (Digne-les-Bains)
04 92 36 72 00

Conseil Général des-Alpes-de Haute-Provence (Digne-les-Bains)
04 92 30 04 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de Tourisme
04 92 72 16 00