Soissons

Les infos clés

Région Hauts-de-France
Département Aisne (sous-préfecture)
Code postal 02200

Gentilé Soissonnais
Habitants 28 705 (2021)
Densité 2 330 hab./km2

Altitude minimum 38 m
Altitude maximum 130 m
Superficie 12,32 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Soissons est située dans un méandre de la rivière Aisne, au centre du département homonyme, dont elle constitue la seconde aire urbaine avec plus de 64 042 habitants. La cité se trouve au centre de la région naturelle du Soissonnais, point de jonction naturel des trois zones géographiques et culturelles que sont l’ancienne région Picardie, l’ancienne région Champagne et l’Île-de-France. Par sa position géographique, elle subit d’ailleurs l’influence de nombreuses villes et agglomérations alentour, dans et en dehors de la Picardie, avec notamment Villers-Cotterêts à 22 km au sud-ouest, Laon (préfecture) à 30 km au nord-est, Compiègne (60) à 36 km à l’ ouest, Reims (51) à 53 km au sud-est, Paris à 91 km au sud-ouest, Amiens à 94 km au nord-ouest. Historiquement connue pour avoir été la première capitale de la France, après Tournai (ville actuellement en Belgique) Soissons est surnommée « la cité du Vase ».

La commune s’étend dans un double méandre de la rivière Aisne, qui sépare la ville en deux. En plus de son affluent la Crise, qui s’écoule au sud, un autre cours d’eau se jette dans l’Aisne sur le territoire communal : le ru de Saint-Médard, au nord-est. Plusieurs pièces d’eau se sont formées dans les anciennes gravières situées entre l’Aisne et le ru Saint-Médard, à l’est de la ville. La plus vaste est l’étang du Ponceau. De l’autre côté du ru, on trouve les étangs de Saint-Médard et d’Abélard. À l’est de la ville, au nord du faubourg Saint-Christophe, ceux du Paradis et de la Croisette. Une petite retenue d’eau, enfin, est présente au sud, en bordure de la Crise, dans la ZAC de Chevreux.

Plusieurs quartiers sont séparés de la cité par divers aménagements naturels ou humains, d’autres ne correspondent qu’à quelques fermes ou châteaux : Le Ponceau, au nord-est, attenant à Crouy, séparé de la ville par l’étang du même nom ainsi que par la voie ferrée ; Orcamps, attenant de Belleu, et, en partie, la ferme Sainte-Geneviève, au sud-est, séparés du centre-ville par la gare ; Presles-lès-Soissons, ainsi que les fermes du Maupas et de la Motte, au sud-ouest du quartier de Presles, séparés de la ville par la route à quatre-voies et des bois ; Les châteaux de Chevreux, au sud, attenant à Courmelles.

Histoire

Avant la conquête romaine (58-52 avant notre ère), le site de Soissons relève du peuple celte des Suessions, nom attesté par le livre de Jules César, La Guerre des Gaules. Les Suessions font partie de la Belgique, dont, selon César, les peuples sont moins romanisés que les autres Gaulois. Les Suessions sont alliés aux Rèmes, dont la ville principale est Reims (Durocorturum). Après la fin de la guerre des Gaules, les Romains reconnaissent les Suessions comme une des cités (civitates) de la Gaule romaine, qui est d’abord une province unique dont le chef-lieu est Lyon (Lugdunum) fondée en -43. La ville est repeuplée par des Lètes et des citoyens romains, qui en font une cité prospère où se croisent les voies romaines reliant le port de Boulogne au reste de la Gaule. Au IIIe siècle, Soissons est d’une importance comparable aux villes de Reims, Rouen ou Amiens. La ville est dotée d’un théâtre de 20 000 places, seul témoin actuel de la gloire impériale passée.

La légende du château d’Albâtre est née de la redécouverte et l’utilisation des ruines romaines de Soissons à partir de 1551. Offices voûtés peints, mosaïques, statues et statuettes en marbre, albâtre, jaspe, porphyre, ivoire, or et argent furent redécouverts à l’époque. Une note, citée dans la Notitia dignitatum, fait état de la présence d’une fabrique d’armes au sein de la caserne de la XXVe légion sur le site du « château d’Albâtre ». Des fouilles archéologiques s’y déroulèrent ensuite jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale.

Au Ve siècle, l’empire romain d’Occident est envahi par des peuples germains qui créent leurs royaumes, dans certains cas en accord avec l’empereur (accord de fédération) : le royaume des Wisigoths (capitale : Toulouse) en 418, le royaume des Burgondes (capitale : Genève) et le royaume des Francs saliens (capitale :Tournai). Entre ces trois royaumes, de la Loire à la Somme, s’étend un espace qui reste romain sous la direction des généraux Aetius, puis Ægidius et Syagrius (fils d’Aegidius), ayant la fonction de maître de la milice des Gaules (magister militum per Gallias). Soissons est le centre de ce territoire, dit (rétrospectivement) royaume de Soissons, qui se prolonge au-delà de la fin de l’Empire romain d’Occident en 476. Attaqué à partir de 481 par Clovis, roi des Francs saliens, Syagrius est battu en 486 lors de la bataille de Soissons, qui donnera lieu par la suite à la légende du vase de Soissons. Clovis décide alors de faire de Soissons sa nouvelle capitale, après Tournai, créant le royaume de Soissons (Regnum Suessionense), mais par la suite, il choisira Paris.

Soissons, ville épiscopale, redevient capitale de la Neustrie sous le règne de Clotaire Ier et sa région est le théâtre d’affrontements périodiques opposant la Neustrie à l’Austrasie. En 752, Pépin le Bref est proclamé roi et sacré à Soissons par saint Boniface. En 768, à la mort de Pépin le Bref, Carloman monte sur le trône du Royaume franc partagé avec son frère Charles proclamé à Noyon. En 948, le duc de France Hugues le Grand, en rébellion contre Louis IV d’Outremer, assiège Soissons. Des tirs de flèches enflammées atteignent la cathédrale — qui s’enflamme — et l’incendie se communique bientôt à toute la ville qui est ravagée.

La ville connaît la prospérité aux XIIe et XIIIe siècles qui ont laissé de nombreux édifices gothiques. Le 21 mai 1414, la ville de Soissons, défendue par son capitaine bourguignon Enguerrand de Bournonville, est prise d’assaut par l’armée royale après un siège, dirigé par le roi Charles VI en personne. L’artillerie royale ouvre des brèches dans la muraille et les faubourgs se rendent. Bournonville décide de fuir la ville dans la nuit du 20 au 21 mai, mais un des capitaines bourguignons, Simon de Craon, seigneur de Clacy, l’en empêche. Le 21 mai, la ville de Soissons est prise d’assaut et mise à sac par l’armée royale, qui tue, pille et viole les habitants. Le 26 mai 1414, Enguerrand de Bournonville, condamné à mort par le roi, est décapité sur la place du marché de Soissons. Sa tête est exposée fichée sur une lance. Certains de ses compagnons d’armes sont décapités ou pendus.

Pendant les guerres de Religion, la ville est prise par les protestants en 1567, ce qui occasionne des dégâts, en particulier aux édifices religieux. Sous l’Ancien Régime, Soissons est le chef-lieu d’une généralité : l’intendant siège dans l’hôtel de l’intendance, actuel hôtel de ville. Entre 1728 et 1729 s’y tint le congrès de Soissons, qui visait à régler la question de la succession du duché de Parme. France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Autriche, Espagne et Russie entre autres se réunirent pour tenter de prévenir un conflit européen.

Soissons perd cette fonction politique lors de la désignation du chef-lieu de département en 1791. Malgré la bataille menée par Louis Antoine de Saint-Just qui prend position pour Soissons, c’est la ville de Laon, plus centrale, qui est choisie. Lors de la Révolution française, l’abbaye Notre-Dame est détruite, alors que c’était un des plus grands couvents de femmes du Nord de la France. Il n’en reste aujourd’hui que deux arcs de style roman, visibles à proximité de l’église Saint-Pierre. Cette abbaye figure sur le plan reliquaire de la ville, conservé au musée de l’église Saint-Léger.

Pendant la campagne de France de 1814, les troupes russes du général Alexandre Tchernychev prennent la ville presque sans combat le 14 février 1814 lors du premier siège de Soissons : le général Rusca, commandant de la place, est tué par un obus, ce qui déclenche une panique parmi ses troupes ; les Russes ne laissent pas de garnison sur place et les troupes françaises s’y réinstallent peu après avec un régiment polonais de la Légion de la Vistule). Le 3 mars 1814, la ville est prise en tenaille entre les forces prussiennes de Bülow et russes de Wintzingerode lors du second siège de Soissons : son commandant, Jean-Claude Moreau, capitule en obtenant la permission de se retirer avec ses troupes. De nombreux commentaires considèrent la capitulation de Soissons comme le basculement de la campagne car l’armée de Blücher, serrée de près par Napoléon, était sur le point d’être acculée sur l’Aisne. La reddition de Soissons permet à Blücher de passer sur la rive nord et de faire sa jonction avec les renforts russes de Vorontsov, formant une force de 100 000 hommes qui affronte les Français à la bataille de Craonne puis à celle de Laon.

Défendue par sa garnison composée d’une compagnie d’artilleurs de ligne, de 200 artilleurs de la mobile du Nord, d’un bataillon du 15e régiment d’infanterie de ligne, de deux bataillons de mobiles de l’Aisne soit en tout 4 000 hommes, la ville est sommée de se rendre le 11 septembre 1870, durant la défaite de 187037. Devant son refus, la ville est assiégée et bombardée par les Prussiens depuis Belleu.

La ville et ses défenses ayant souffert, les remparts défendant Soissons ainsi qu’une partie de l’enceinte protégeant l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, sont démantelés, laissant alors la possibilité d’un réaménagement urbain, avec création de grands boulevards comme le boulevard Jeanne-d’Arc. Le système de défense militaire est en effet revu selon le système Séré de Rivières, avec le fort de Condé, construit dans les environs proches de Soissons, de 1874 à 1885, ainsi que le fort de la Malmaison, sur le Chemin des Dames. L’arsenal, construit en 1843 sur le site de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, est également agrandi en 1878.

Soissons est l’une des villes martyres de la Première Guerre mondiale. Après la bataille de Charleroi, le retrait des armées franco-britanniques se poursuit vers le Sud malgré la contre offensive de Guise à Saint-Quentin. Le 31 août la ville est couverte par le groupe d’armée, du général Valabrègue composé par les divisions de réserve de la 5e armée. Des forces ennemies de cavalerie importantes, s’infiltrent entre les armées françaises et britanniques et progressent de Noyon vers Soissons. Dans la nuit du 31 août au 1er septembre, une division de cavalerie française est envoyée de Craonne à Cuffies pour résister le plus longtemps possible afin de laisser aux troupes d’infanterie le temps de traverser l’Aisne. Le 1er septembre 1914, à 10 heures du matin, les troupes allemandes se présentent devant la ville, maintenues à l’arrêt par l’arrière-garde française. Après repli des dernières forces, les envahisseurs continuent leur progression et prennent possession de la ville le 2 septembre, en imposant de fortes réquisitions.

Après la victoire de la Marne, la 6e armée française, victorieuse sur l’Ourcq, s’avance sur l’Aisne. Le 11 septembre, la 45e division française marche sur Soissons par les vallées de l’Ourcq et de la Savières et rejette les occupants de Chaudun. Le 12 septembre, soutenues par l’artillerie britannique établie à Buzancy, les troupes d’Afrique entrent dans la ville. Mais les ponts ont tous été coupés par l’ennemi en retraite. Le 13 septembre, les zouaves et les tirailleurs du général Quiquandon montent à l’attaque de la « cote 132 » qui domine Soissons au Nord, sans succès. Après avoir lancé plusieurs attaques, les attaquants n’arrivent pas à déloger les défenseurs terrés dans ces collines percées de creutes et qui deviennent de merveilleux observatoires et positions pour bombarder Soissons. Les tirs de destruction de la ville, incessants, décident le commandement français, début janvier 1915, à lancer une attaque pour dégager la ville; c’est la bataille de Crouy. Le front se stabilise au nord de la ville, qui est amplement bombardée jusqu’en 1917. Soissons est définitivement libérée au cours de l’été 1918. La ville est considérée comme détruite à la fin de la guerre et a été décoré de la croix de guerre 1914-1918, le 14 octobre 1921. La ville fut reconstruite durant l’entre-deux-guerres, et notamment la cathédrale.

Patrimoine

Le 1er mars 1988, Soissons rejoignait le réseau en plein développement des Villes d’Art et d’Histoire. Elle est alors la première ville de Picardie à s’engager pour une valorisation dynamique de son patrimoine. Ce célèbre label créé en 1985 est attribué par le ministère de la culture aux collectivités qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation, de valorisation de l’architecture et du patrimoine. De toutes les époques, du dolmen de la Pierre Laye à Vauxrezis, en passant par les abbayes médiévales, l’architecture du XXe siècle, ce ne sont pas moins de cinquante monuments qui témoignent de l’histoire et du talent des bâtisseurs partout sur son territoire.

La basilique-cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais est une cathédrale catholique romaine de style gothique classique. Elle a été érigée en basilique mineure le 10 mars 18572. C’est l’unique cathédrale du diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin, l’ancienne cathédrale de Laon n’ayant pas le titre de cocathédrale. La construction de l’actuelle cathédrale de Soissons, la troisième dans l’histoire, commence en 1176 sous l’épiscopat de Nivelon de Quierzy et se poursuit durant trois siècles. La célébration de la dédicace par l’évêque Jean Milet a lieu le 25 avril 1479. En 1840, la cathédrale est classée parmi les monuments historiques. À peine restaurée, la cathédrale sert de cible durant les combats de la Première Guerre mondiale. Au sortir des hostilités, la partie supérieure de la tour de façade et les trois premières travées de la nef sont quasiment anéanties. Une longue restauration s’ensuit, confiée à Émile Brunet, Architecte en Chef des Monuments Historiques, et terminée en 1937.

Édifiée dans les années 1070, l’Abbaye Saint-Jean-des-Vignes est l’une des plus puissantes abbayes augustiniennes de la France médiévale. Elle est aujourd’hui un haut lieu de la culture et du patrimoine de la ville. De toute part, les deux flèches de Saint-Jean-des-Vignes, ciselées comme d’étonnants reliquaires de pierre, attirent forcément le regard. Cette silhouette marque de façon prégnante depuis le Moyen Age, le paysage de Soissons. Une silhouette aux allures de rescapée puisqu’elle demeure la seule partie de l’abbatiale sauvée de la démolition lorsqu’au XIXe siècle l’édifice se trouve réduit à la fonction de carrière de pierre à ciel ouvert. Cette façade harmonique surprend tout à la fois par son ampleur, sa rigueur et sa verticalité. Le tout évoque davantage la façade de la cathédrale de Reims que celle de l’abbatiale de Fontenay.

L’hôtel de ville de Soissons occupe l’ancien hôtel de l’Intendance, construit par l’architecte Jean-François Advyné, entre 1772 et 1775, à la demande de l’intendant Le Pelletier de Mortefontaine sur l’emplacement de l’ancien château des comtes de Soissons. L’hôtel de ville s’y est installé en 1833. Il a été inscrit aux Monuments Historiques en 2007.

La passerelle des Anglais présente un tablier en béton construit en encorbellement à partir d’une culée contre-poids avec une poutre centrale isostatique de 20,50 m de longueur. La chaussée a une largeur de 3,50 m entre garde-corps. Le pont d’origine fut détruit en 1914. Il fut reconstruit par les soldats britanniques, et prit logiquement le nom de pont des Anglais. À nouveau détruit lors de la Seconde Guerre mondiale, le pont a été reconstruit en 1950 sous forme d’une passerelle piétonne.

Les numéros utiles

Mairie
03 23 59 90 00

Bibliothèque Municipale
03 23 74 33 10

Musée d’Art et d’Histoire Saint-Léger
03 23 59 91 20

Arsenal Saint-Jean
03 23 53 42 40

Le Mail Scène Culturelle
03 23 76 77 70

Cité de la Musique et de la Danse
03 23 59 83 86

Conservatoire
03 23 59 10 12

Complexe Aquatique Les Bains du Lac
03 23 96 66 00

GrandSoissons Agglomération
03 23 53 88 40

Sous-Préfecture
03 60 09 80 00

Préfecture de l’Aisne (Laon)
0 821 80 30 02

Conseil Général de l’Aisne (Laon)
03 23 24 60 60

Conseil Régional des Hauts-de-France (Lille)
03 28 82 82 82

Office de Tourisme
03 23 53 17 37

Evasion Aisne – Comité Départemental du Tourisme de L’Aisne (Laon)
03 23 27 76 76

Comité Régional de Tourisme des Hauts-de-France (Lille)
03 20 14 57 57